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sud ouest 26 05 2013 - Angoulême : 300 amateurs de poker s’affrontent à Saint-Michel
publié le 27/05/2013
Le bruit des jetons qui s’entrechoquent surnage dans la salle des fêtes de Saint-Michel. Certains joueurs se cachent sous leur capuche ou derrière des lunettes de soleil. D’autres ont les écouteurs bien vissés sur les oreilles. « C’est sûr, ce type d’attitude, ça fait partie de l’image du poker. Mais ça a du sens. Le poker est un jeu de hasard et de stratégie dans lequel les meilleurs peuvent décrypter l’attitude des adversaires. Une veine qui gonfle, un mouvement d’œil… Tout peut être lu ».
Katryn Bourgoin, la présidente de l’Angoulême Poker Club, savoure déjà la réussite de l’open annuel de l’association : 300 esthètes de la quinte flush s’affrontent depuis vendredi entre les murs de la salle des fêtes de Saint-Michel, près d’Angoulême.
Premier écrémage vendredi : des 150 engagés, seuls 55 ont obtenu le sésame pour la finale de dimanche. Rebelote le samedi avec les 150 derniers engagés, prêts à en découdre pour rejoindre les finalistes.
Que des amateurs
Une sorte de course à la survie avec pour seul objectif d’éviter l’élimination ? « Pas forcément », tempère Arnaud Guillon, joueur et vice-président du club angoumoisin. « Tout est une question d’équilibre. D’un côté, il faut gagner des jetons, jouer les mains quand elles viennent, parce que les “blindes” (mises de départ, NDLR) augmentent assez rapidement. D’un autre côté, il faut faire attention à ne pas tout dilapider d’un coup ». Ou gare à la sortie de piste : hier, après à peine une heure de jeu, les premiers malchanceux quittaient les tables, les mains vides, sous les applaudissements d’adversaires forcément ravis d’avoir écarté de potentiels rivaux.
« Ici, il n’y a que des amateurs. On ouvre à tout le monde, y compris à celui qui n’a jamais trop touché aux cartes. Les joueurs viennent de toute la région, mais aussi de Bordeaux, Nantes ou Tours. L’inscription est gratuite. Et, à chaque fois, nous avons une longue liste d’attente ».
Santé insolente
Seuls les trente premiers seront récompensés. Dimanche, en fin d’après-midi, le vainqueur empochera 1 000 € de tickets pour le casino de Gujan-Mestras. « On achète les lots, on fait simplement en sorte d’essayer de rentrer simplement dans nos frais ».
Le bonheur ultime, pour tout bon joueur, reste de se faufiler jusqu’à la table finale. Où l’on n’aura d’yeux que pour les neuf meilleurs stratèges du week-end. Katryn croit dur comme fer au potentiel des adhérents du club : « ils se débrouillent bien dans les tournois. Deux d’entre eux, Snook et Taly16 (leurs pseudonymes de poker, NDLR) seront au Winamax Club Trophy, à Paris ».
Porté par le succès du poker à la télévision, l’Angoulême Poker Club affiche une santé insolente. Créé en 2008, le club compte un peu moins de 120 adhérents. « On enregistre des arrivées chaque semaine, sans faire de pub. Le poker, c’est aussi le plaisir de la rencontre : à une table de jeu, il n’y a aucune différence entre les jeunes et les vieux, entre les cadres ingénieurs et les étudiants ».